Trouver une date dans les archives peut être un casse-tête ! Découvrez les spécificités des calendriers grégorien et républicain et apprenez à les convertir facilement pour vos recherches généalogiques.
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Lorsqu’on plonge dans les archives pour retracer l’histoire de ses ancêtres, la question des dates peut vite devenir un casse-tête. La France a en effet connu plusieurs systèmes de datation, et il n’est pas rare de tomber sur des registres utilisant un calendrier qui ne nous est pas familier. Deux systèmes se distinguent particulièrement : le calendrier grégorien, que nous utilisons encore aujourd’hui, et le calendrier républicain, instauré pendant la Révolution française. Pour éviter les erreurs et bien interpréter les actes, il est essentiel de savoir à quoi ces calendriers correspondent et comment les convertir.
Le calendrier grégorien a été instauré par le pape Grégoire XIII en 1582, pour corriger les dérives du calendrier julien en usage depuis l’Antiquité. Il a introduit une nouvelle règle pour les années bissextiles et a supprimé 10 jours en octobre 1582 pour réaligner l’année civile avec l’année solaire.
Cependant, son adoption n’a pas été immédiate en France. Si les États pontificaux, l’Espagne et le Portugal l’ont adopté dès 1582, la France ne l’a mis en place qu’en 1583. Certains pays, comme la Grande-Bretagne, ne l’ont adopté qu’au XVIIIe siècle. Pour les généalogistes, il est donc crucial de prendre en compte cette transition lors de la lecture des documents d’époque.
Avant 1583 en France : attention aux dates en calendrier julien.
Vérifier les registres d’autres pays qui peuvent avoir un décalage d’adoption.
Attention aux erreurs de transcription dans les archives, notamment pour les actes de fin d’année (où le passage d’une année à l’autre pouvait différer selon les systèmes en usage).
Mis en place par la Convention nationale en 1793, le calendrier républicain voulait rompre avec l’Ancien Régime et instaurer un système plus rationnel, en s’éloignant des références religieuses du calendrier grégorien.
Il débutait le 22 septembre 1792, date de la proclamation de la Première République, et introduisait un découpage en 12 mois de 30 jours, eux-mêmes répartis en décades de 10 jours (remplaçant la semaine de 7 jours). Chaque jour de la décade portait un nom particulier (Primidi, Duodi, Tridi, etc.), et les dimanches furent supprimés.
À la fin de l’année, 5 jours (ou 6 en année bissextile) appelés jours complémentaires ou Sans-culottides étaient ajoutés pour atteindre un total de 365 ou 366 jours.
Les noms des mois ont été imaginés par le poète Fabre d'Églantine, en s’inspirant des saisons et des phénomènes naturels. Ils sont répartis en quatre saisons de trois mois :
Vendémiaire (du latin "vindemia" = vendange) → 22 septembre - 21 octobre → Mois des vendanges
Brumaire (de "brume") → 22 octobre - 20 novembre → Mois des brouillards
Frimaire (de "frimas" = gelée blanche) → 21 novembre - 20 décembre → Mois des premières gelées
Nivôse (de "nive" = neige) → 21 décembre - 19 janvier → Mois de la neige
Pluviôse (de "pluvia" = pluie) → 20 janvier - 18 février → Mois des pluies
Ventôse (de "ventus" = vent) → 19 février - 20 mars → Mois des vents
Germinal (de "germen" = germe) → 21 mars - 19 avril → Mois de la germination
Floréal (de "flor" = fleur) → 20 avril - 19 mai → Mois de la floraison
Prairial (de "prairie") → 20 mai - 18 juin → Mois des prairies
Messidor (de "messis" = moisson) → 19 juin - 18 juillet → Mois des moissons
Thermidor (de "thermos" = chaleur) → 19 juillet - 17 août → Mois de la chaleur
Fructidor (de "fructus" = fruit) → 18 août - 16 septembre → Mois des fruits
Ces jours supplémentaires permettaient d’ajuster le calendrier à l’année solaire et servaient également à célébrer la République et ses valeurs :
Jour de la Vertu (17 septembre)
Jour du Génie (18 septembre)
Jour du Travail (19 septembre)
Jour de l’Opinion (20 septembre)
Jour des Récompenses (21 septembre)
Jour de la Révolution (22 septembre, ajouté les années bissextiles)
Si l’idée d’un calendrier républicain basé sur la nature et la raison était innovante, son utilisation a vite montré des limites :
La décade de 10 jours était mal acceptée par la population, notamment par les travailleurs qui perdaient un jour de repos sur sept.
Les conversions entre le calendrier républicain et le calendrier grégorien étaient complexes et posaient des problèmes administratifs.
Napoléon Ier, soucieux de stabiliser le pays, a rétabli le calendrier grégorien le 1er janvier 1806.
Il n’a connu qu’un bref retour en 1871, pendant la Commune de Paris, mais n’a jamais été réutilisé durablement.
Comme les actes d’état civil de 1793 à 1805 sont souvent rédigés uniquement en calendrier républicain, il est indispensable de savoir convertir ces dates. Heureusement, des outils existent pour nous aider !
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