Combien coûtait la vie à l’époque de vos ancêtres ?

Découvrez combien coûtait la vie quotidienne au XIXe siècle ou avant : salaires, prix des denrées, loyer, et conditions de vie. Un guide concret pour enrichir vos recherches généalogiques avec Geneafinder.

Combien coûtait la vie à l’époque de vos ancêtres ?

©Gallica - BnF


Lorsque l’on plonge dans l’histoire familiale, une question revient souvent : comment vivaient réellement nos ancêtres ? 


Comprendre le coût de la vie à leur époque, c’est mieux cerner leur quotidien, leurs choix et leurs difficultés. Cet article vous propose une immersion dans l’économie domestique du XIXe siècle, à travers des chiffres concrets : salaires, prix des denrées, loyers… Autant de repères pour donner vie à vos recherches généalogiques et replacer vos aïeux dans leur contexte social.


Le budget d’une famille ouvrière au XIXe siècle : entre précarité et débrouille

Les enquêtes de l’époque, comme celle du docteur Villermé en 1840, dressent un tableau précis mais sombre de la vie ouvrière. Prenons l’exemple d’une famille composée d’un père, d’une mère et d’un enfant travaillant tous les trois :



Revenus annuels :

  • Père : 450 francs (30 sous/jour)
  • Mère : 300 francs (20 sous/jour)
  • Enfant : 165 francs (11 sous/jour)
  • Total : 915 francs/an

Dépenses principales :

  • Loyer : 60 francs/an pour une petite chambre ou un grenier
  • Nourriture : 738 francs/an (soit environ 80 % du budget)
  • Il ne reste qu’environ 117 francs pour l’habillement, le chauffage, la lumière, les outils, etc.

La quasi-totalité du budget est absorbée par la nourriture et le logement. Rien n’est prévu pour la santé ou l’éducation, et l’habillement se limite souvent à la charité ou à la récupération.


Salaires et conditions de travail : des écarts selon les métiers

Salaires agricoles : diversité régionale et évolution

Au XIXe siècle, les salaires agricoles varient fortement selon la région, la saison et la qualification. Par exemple, en 1852, un ouvrier agricole non nourri gagne en moyenne 1,99 franc par jour en Île-de-France, contre seulement 0,84 franc en Bretagne, soit un rapport de 2,4 entre ces deux régions. En 1862, ces salaires passent à 2,69 francs en Île-de-France et 1,19 franc en Bretagne. La Beauce, grande région céréalière, connaît une évolution similaire : les salaires y doublent globalement entre 1850 et 1900, avec une forte hausse de 1852 aux années 1880, puis une stagnation avant une nouvelle augmentation à la veille du XXe siècle.

La saison joue aussi un rôle crucial. En période de moisson, la demande de main-d’œuvre fait grimper les salaires agricoles masculins jusqu’à 2,80 francs/jour dans les années 1840-1860, alors qu’en morte saison, ils redescendent à 1,99 ou 2,69 francs/jour selon la décennie. À noter : lors des récoltes, les salaires agricoles peuvent même dépasser ceux de l’industrie, en raison de la forte demande temporaire.


Salaires industriels : progression et disparités

Dans l’industrie, les salaires moyens sont généralement plus élevés que dans l’agriculture, mais restent modestes. Entre 1839 et 1847, le salaire moyen dans l’industrie atteint 1,89 franc/jour, puis 2,45 francs/jour entre 1860 et 1865. En Île-de-France, un ouvrier industriel gagne en moyenne 3,07 francs/jour dans les années 1840-1845, puis 3,33 francs/jour dans les années 1860-1865.

Les écarts entre branches sont notables : la construction de machines et le travail du verre offrent des salaires plus élevés, tandis que le textile, la meunerie ou le travail du coton sont moins rémunérateurs, même si ces secteurs connaissent une forte progression salariale au fil du siècle.

Dans les usines textiles, par exemple, un fileur gagne en moyenne 30 francs/mois en 1851 (avec des variations de 20 à 40 francs), plus de 35 francs en 1871, et au moins 50 francs en 1891. La rémunération passe progressivement du salaire à la journée à la rémunération à la pièce, ce qui favorise les ouvriers les plus productifs et qualifiés.


Salaires féminins et emplois de service

Les femmes gagnent nettement moins que les hommes. À la fin du XIXe siècle, une ouvrière de l’industrie privée perçoit en moyenne 2,46 francs/jour, une couturière ou lingère 2 francs/jour, et une femme de ménage 1,50 franc/jour. Les domestiques et cuisinières sont payées à l’année, respectivement 500 francs et 350 francs en 1828, soit environ 1,43 et 1 franc par jour.


Facteurs d’évolution des salaires

Plusieurs éléments influencent les salaires : le niveau des prix locaux, la productivité, le taux d’alphabétisation, et la concurrence entre agriculture et industrie pour attirer la main-d’œuvre. Dans les régions industrialisées, la concurrence des usines pousse parfois les salaires agricoles à la hausse.


Prix des denrées et du logement : des repères concrets

Pour mieux visualiser le quotidien de vos ancêtres, voici quelques prix relevés à Paris et en région parisienne à la fin du XIXe siècle :

Produit Année Prix (francs)
1 kg de pain 1895 0,35
1 litre de lait 1890 0,10
1 kg de charbon 1890 0,05
1 côtelette de porc 1890 0,25
1 litre de vin 1890 0,10
Loyer (petite chambre) 1840 60/an



Ainsi, un ouvrier parisien disposait chaque jour de 2,60 à 4,34 francs pour se loger, se nourrir, s’habiller et se soigner. Une ouvrière gagnait souvent moitié moins.

La stabilité des prix et l’évolution monétaire

Contrairement à d’autres périodes, le XIXe siècle est marqué par une relative stabilité des prix. Entre 1820 et 1906, le pouvoir d’achat du franc reste quasiment constant, grâce à une politique monétaire prudente et à l’étalon-or. Les moyens de paiement évoluent aussi, avec la généralisation progressive des billets de banque et des pièces d’or et d’argent, facilitant les échanges et la vie quotidienne.

Comprendre le coût de la vie de vos ancêtres, c’est enrichir votre généalogie d’une dimension humaine et sociale essentielle. Les chiffres, les salaires, les prix du pain ou du loyer replacent vos aïeux dans leur réalité quotidienne, loin des simples dates et noms. Pour aller plus loin dans la reconstitution de leur histoire, explorez les ressources et outils proposés par Geneafinder, et redonnez chair à votre arbre généalogique.

Envie de découvrir l’histoire de vos ancêtres sous un nouveau jour ? Rejoignez la communauté Geneafinder et partez à la rencontre de leur quotidien !

Les chiffres du XIXᵉ siècle ne sont pas que des données abstraites : ils retracent la lutte quotidienne, les contraintes et les choix de vos ancêtres. En reconstruisant leur budget, vous donnez corps à leur histoire : la sueur, les sacrifices, mais aussi la dignité.


Sources :



___________________________________________________



🔎 Avec Geneafinder, enrichissez votre généalogie pour que votre histoire prenne vie !  

Inscrivez-vous gratuitement 👇


 Inscription Geneafinder

 

Ces articles que vous pourriez aimer