Comprendre les liens de parenté complexes et les implexes en généalogie

Découvrez comment identifier et calculer les liens de parenté complexes et les implexes en généalogie

©️Pexels - August de Richelieu

Comprendre les liens de parenté est indispensable à tout généalogiste, surtout lorsqu’il s’agit de relations autres que les lignes directes (parents, grands-parents, enfants). L’étude de la famille élargie fait apparaître des liens parfois difficiles à nommer. On rencontre fréquemment des termes comme cousin germain, cousin issu de germain, impéxes, ou cousin par alliance, autant d’appellations génératrices de confusion.

Degrés de parenté : droit civil et canon

Le terme de « degré de parenté » désigne la proximité généalogique entre deux personnes. Il se calcule différemment selon les contextes : En droit civil français : pour relier deux personnes, on compte le nombre de générations reliant la première personne à l’ancêtre commun, puis de l’ancêtre commun à la seconde personne.

En droit canonique : on ne compte que le nombre de générations qui séparent l’ancêtre commun des personnes concernées.

Par exemple : deux cousins germains (enfants de deux frères ou sœurs) sont parents au 4ème degré en droit civil, mais au 2ème degré en droit canonique.

Calculer les degrés de parenté

Pour calculer précisément les degrés de parenté avancés, il faut distinguer deux types de liens généalogiques : la ligne directe (ascendants/descendants) et la ligne collatérale (frères, oncles, cousins). En généalogie courante en France, on utilise généralement le calcul en droit civil.

En ligne directe (parent/enfant, grands-parents/petits-enfants), compter simplement le nombre de générations entre les deux personnes.

Par exemple :

• Parent – enfant : 1er degré
• Grand-parent – petit-enfant : 2e degré
• Arrière-grand-parent – arrière-petit-enfant : 3e degré.

Pour les collatéraux (frères, cousins…), la méthode est la suivante :

1. Remonter à l’ancêtre commun
2. Compter les générations qui séparent chaque individu de cet ancêtre
3. Additionner les générations pour chaque « trajet » (aller-retour).

Par exemple :

• Frère et sœur : 1 génération vers l’ancêtre commun (parents), 1 génération vers l’autre – total : 2e degré
• Oncle/tante – neveu/nièce : 1 génération vers les grands-parents, 2 générations vers le neveu – total : 3e degré
• Cousins germains : 2 générations de chacun (jusqu’aux grands-parents) – total : 4e degré
• Cousins issus de germain : 2 générations (un côté jusqu’aux grands-parents) + 3 générations (l’autre côté vers les arrière-grands-parents) – total : 6e degré.

Pour deux personnes A et B, le degré de parenté (en ligne collatérale) = nombre de générations de A à l’ancêtre commun + nombre de générations de B à cet ancêtre.

Les cousins : germains, issus de germain, alliances

On distingue plusieurs types de cousins :

• Cousins germains : enfants de frères et sœurs, ils partagent les mêmes grands-parents, donc au 4ème degré. Ceux-ci sont dits « germains » car le terme vient du latin germanus (frère/sœur).

• Cousins issus de germain : chaque enfant de deux cousins germains est dit « issu de germain » par rapport à l’autre, partageant les mêmes arrière-grands-parents (soit au 6ème degré). En anglais, on parle de « second cousin ».

• Cousin par alliance : désigne la relation familiale née d’un mariage, sans lien du sang. Par exemple, les enfants respectifs de deux couples unis par un second mariage deviennent cousins par alliance.

Les implexes et la consanguinité

L’implexe apparaît dans une généalogie lorsque deux ancêtres figurent plusieurs fois dans l’arbre, du fait d’un mariage entre apparentés, fréquemment cousins. Ce phénomène était courant dans les régions à faible mobilité, notamment en milieu rural. Le calcul de l’implexe permet d’estimer le taux de consanguinité dans une branche familiale.

L'implexe correspond à la différence entre le nombre d'ancêtres distincts réels et le nombre d'ancêtres théoriques à une génération donnée, en raison des mariages entre personnes apparentées (consanguinité). Formule du calcul de l’implexe - Taux d’implexe (pourcentage de doublons) = (N - R) / N  N = nombre d’ancêtres théoriques à la génération considérée (par exemple, génération 4 = 2^4 = 16) R = nombre réel d’ancêtres distincts trouvés à cette même génération Ce taux est généralement exprimé en pourcentage (on multiplie le résultat par 100). Exemple concret : Si à la génération des arrière-grands-parents (génération 4), une personne devrait avoir 16 ancêtres théoriques, mais n’en compte réellement que 14 (à cause d’implexes) :

- Taux d'implexe = (16 - 14) - 16 = 0,125 = 12,5% Un taux élevé indique un fort nombre de mariages consanguins dans la lignée. Il existe aussi l’indice d’implexe :

- Indice d’implexe = (nombre réel d’ancêtres distincts) / (nombre théorique)

Cet indice est compris entre 0 (tous les ancêtres sont les mêmes, cas théorique) et 1 (aucun implexe). Ces calculs ne sont fiables que si tous les ancêtres à la génération visée sont connus.

En conclusion, comprendre les liens de parenté complexes et maîtriser le calcul des degrés ou de l’implexe enrichit fortement vos recherches et l’exactitude de votre arbre généalogique. C’est la clé pour reconstituer fidèlement l’histoire de chaque famille et éviter les erreurs fréquentes lors de la saisie des données.

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