De Bordeaux à Rio de Janeiro, récit de vie d'un jardinier breton
Aujourd’hui nous allons vous raconter l’histoire d’Auguste François Marie Glaziou, un breton parti pour Rio de Janeiro. Et nous vous le racontions ici, les Français ont laissé des traces en Amérique du Sud.
Auguste François Marie Glaziou est né le 30 août 1828 à Lannion. Sa mère était cuisinière et son père jardinier. C’est sûrement lui d’ailleurs qui lui a transmit sa passion pour les belles plantes. Auguste fait des études pour être ingénieur, à Paris, et il en profite pour suivre les cours de botanique au Muséum d’Histoire Naturelle. Diplômé et passionné par la botanique, Auguste arrive dans les années 1850 à Bordeaux pour suivre les cours de Durieu de Maisonneuve. C’est lui qui rénovera la promenade publique de Bordeaux, et c’est là-bas qu’il rencontrera sa future épouse.
Deux ans plus tard, Auguste a 30 ans et il est invité par l’empereur Dom Pedro II pour prendre la tête de la Direction des parcs et jardins de la Maison Impériale à Rio de Janeiro. Il embarquera au port de Bordeaux direction la capitale brésilienne armé de son savoir-faire et du style botanique du Second Empire français (allées sinueuses, lacs et rochers artificiels…). Lui et sa femme s’installeront, avec leurs filles, dans le quartier de São Cristovão.
De 1860 à 1862, Auguste rénove la promenade publique de la ville et propose d’y ajouter une cascade, une rivière, un lac, une île artificielle ainsi que des arbres tropicaux. Du jamais vu à Rio de Janeiro ! Auguste réussit à conquérir les brésiliens et imposera son style dans tous les jardins de la ville jusqu’à ceux de la Quinta da Boa Vista, la résidence impériale. Il travaillera également à São Paulo ainsi que dans les villes d’Espirito Santo et de Goiás. Il profitera de ses voyages au cœur du pays pour herboriser de nouvelles espèces florales avec Antoine Laurent Apollinaire Fée. Certains affirment qu’Auguste s’attribue la collecte de plantes qu’il n’aurait pas collectées lui-même en étant alors le coordinateur d’une équipe d’herboristes.
En 1889, l’empereur du Brésil est renversé, c’est la révolution. Auguste rentre en France et c’est lui qui proposera, au pied de la Tour Eiffel, un jardin tropical avec un lac pour l’exposition universelle de Paris. Auguste voyage beaucoup en Europe et rencontrera à Cannes Dom Pedro II alors déchu. Ce dernier le convainc de retourner au Brésil pour être le directeur des jardins publics, arborisations et forêts de Rio de Janeiro jusqu’en 1897. C’est à ce moment qu’il détermine où se situera le site de la future capitale Brasilia. Une fois à la retraite, Auguste s’installe de nouveau non loin de Bordeaux où il continuera de cultiver des plantes tropicales. Auguste s’éteint en 1906.
La ville de Rio de Janeiro est encore marquée par ses passages et son travail. Elle possède deux herbiers à son nom et tous les jardins qu’il a créé au Brésil existent encore et sont classés.