Découvrez l'histoire de Wilfrid Michael Voynich, ce bibliophile qui a acheté un mystérieux manuscrit qui personne n'arrive à décrypter.
L’histoire que nous allons vous raconter n’est pas celle de ce brave Wilfrid Voynich, mais plutôt celle du-dit mystérieux manuscrit acheté en 1912 au Collège romain.
En faisant quelques recherches sur le manuscrit de Voynich dans différents moteurs de recherches, on se retrouve vite au milieu d’un Euréka ! général : le manuscrit aurait été décrypté ! Mais qu'en est-il, vraiment ?
Depuis 1912, année de son arrivée dans les mains de Voynich, le manuscrit éponyme (que vous pouvez feuilleter ici) suscite la curiosité.
Auteur anonyme, datation possible entre 1404 et 1438 (après une analyse au carbone 14 en 2011), pays d’origine inconnu et langue incompréhensible… Une énigme qui saurait ravir bon nombre de généalogistes (et enquêteurs à leurs heures perdues!).
On recense au sein de ce codex en vélin : du texte divisé en sections, des glyphes mais aussi de nombreuses illustrations, des plantes, des dessins astronomiques et astrologiques, des nus, des châteaux et dragons, et bien d’autres... Les hypothèses sont grandes quant au fond du contenu de ce manuscrit. Entre herbier, guide d’alchimie ou d’astrologie, livre de recettes médicales, beaucoup spéculent à ce sujet.
Les analyses ont été vastes et nombreuses, beaucoup de moyens ont été mis en œuvre pour tenter de décrypter le manuscrit et d’en obtenir les moindres secrets.
Elles permettent toutes de proposer des hypothèses quant à la datation exacte du manuscrit et de l’encre, sur le fait que le manuscrit ait pu être retouché, qu’il ait pu être rédigé par plusieurs auteurs ce qui pourrait expliquer la difficulté de traduction du langage (ou des langages) utilisé.
Le langage justement, c’est ce qui semble être l’élément clé de tout ce mystère. Il ne s’agit donc plus ici d’être un bon paléographe, mais plutôt un excellent cryptanalyste ! En effet, certains affirment que bien que le langage semble être européen, il aurait été volontairement crypté pour en cacher le sens. Toujours est-il que les analyses cryptologiques et linguistiques n’ont pas permis de rendre lisibles ces textes et encore moins d’en identifier clairement le ou les auteurs (Voynich ayant été lui même soupçonné d’avoir créé le manuscrit pour gagner de l’argent sur ce mystère – cette hypothèse a très vite été réfutée puisque l’on entend parler du manuscrit pour la première fois en 1639).
Les années passent et en 2014, 2016 et 2017 quelques érudits clament alors avoir décrypté ce manuscrit – mais sans convaincre leurs auditoires avec des traductions courtes et parfois très libres du langage.
Et si les discussions se concentrent désormais sur un traité de médecine pour la gynécologie et l’esthétique féminine, nous manquons toujours de preuves formelles quant au fond du sujet !
Rebelote en 2018 – cette fois-ci ce sont deux Canadiens férus d’informatique qui auraient mis un terme à 600 ans de mystère absolu – ou du moins, une intelligence artificielle. Ils se sont penchés sur la création d’algorithmes (testés sur la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en 380 langues (pas plus, pas moins!)) qui leur ont permis d’avancer que le texte serait en majorité écrit en hébreu et qu’il était crypté en alphagrammes.
Et comment faire pour traduire de l’hébreu quand on ne parle pas la langue ? On utilise Google Traduction, bien sûr... En tout cas, c’est ce qu’ils ont fait, et Bingo ! La phrase avait du sens : « elle a fait des recommandations au prêtre, à l’homme de la maison, à moi et aux gens » et en traduisant d’autres mots (« air », « lumière », « fermier ») ces Canadiens pensent que le fameux manuscrit de Voynich serait en fait un guide botanique. Encore une fois, tout le manuscrit n’a pas été traduit et les avis divergent toujours…