Ils sont nombreux, ces bretons, a avoir pris le large direction l'Amérique... Retour sur ces périodes de migrations et ce qu'il en reste aujourd'hui
Comme l’a si bien dit Catherine de Sienne (1347-1380), «Partout où le soleil passe, un Breton passe » (« MAR TREMEN AN HEOL, E TREMEN AR BREIZAD »). Comprenez plutôt «les bretons sont des grands voyageurs» et non pas «les bretons fuient la pluie», bien sûr.
Il est en tout cas vrai que les Bretons sont réputés pour leur bougeotte et qu’il n’y a que peu d’endroits dans le monde où ils ne se soient pas arrêtés. On compte d’ailleurs plus d’1,6 million de Bretons émigrés entre le XIXe et le XXe siècle. Si la majorité d’entre eux se sont finalement installés dans d’autres régions de France, beaucoup se sont laissés tentés par l’Amérique - même la grand-mère de Rambo (qui, vous le voyez en image, ne craint pas la pluie) !
Ils arrivent d’abord au Canada et certains pensent d’ailleurs qu’ils s’y installent avant le Malouin Jacques Cartier connu pour avoir, entre autres, pris possession des « Terres Neuves ». En 1608, la fondation de la ville de Québec pousse une grande colonie française à s’implanter au Canada. Puis, pour mener la guerre d’indépendance américaine (1775-1783), la flotte française, la Royale, basée à Brest, embarque plus de 10000 Bretons, au côté de marins des ports méditerranéens.
Après un ralentissement de l’émigration outre-Atlantique, dans les années 1900, les Bretons sont de nouveaux en partance pour le Canada. La ville de Gourin, par exemple, est bien connue pour sa forte émigration vers le Nouveau Monde où les premiers colons fonderont la ville de Gourin City au pied des Montagnes Rocheuses.
Les lumières de la Grande Pomme attireront ensuite de nombreux Bretons (certains installés au Canada, d’autres venus directement depuis la Bretagne). Des usines offrent du travail et la filière de recrutement s’organise chez les Bretons. Une grande partie rentrera en Bretagne, en mal du pays, mais d’autres resteront et marqueront l’Amérique d’une indéniable empreinte armoricaine.
Mais oui Charles, que reste-t-il de l’amour des Bretons pour l’Amérique ? Les traces de leurs passages sont nombreuses. De l’odeur de la galette saucisse dans le quartier newyorkais du Queens aux footeux du Stade Brestois New York (ou Stade Breton), ces traces de l’émigration bretonne perdurent aux Etats-Unis. Même le Kouign-Amann a conquis l’Amérique. Vendues 5$, ces petites douceurs 100% pur beurre ont été classées 2ème mets les plus tendances découverts en 2011 (juste après la poutine canadienne), par les lecteurs du Huffington Post. Il n’est pas rare non plus d’entendre au loin percussions, bombardes et cornemuses au rythme de bagads bretons invités en amis pour les fêtes de la St Patrick. Et bien évidemment, l’indispensable « Gwenn ha Du » flotte souvent dans les airs lors de rassemblements populaires.
Les Bretons l’ont bien compris : la musique, la danse, la cuisine et les fêtes permettent de se faire de bons amis par tous les continents. Elles sont les vecteurs d’une histoire millénaire qu’on aime à raconter.
Vous pouvez retrouver des Bretons « à tout moment et partout dans le monde ! » grâce à l’application (bretonne forcément) Stag. Véritable évolution 2.0 des réseaux d’émigrations « armo-américains » qui se sont formés quelques siècles en arrière…
L’association Breizh Amerika participe elle aussi à la dynamique des échanges culturels et économiques en accompagnant des startups bretonnes dans leurs premiers pas sur le marché américain.
Pour suivre le voyage en musiques de ces Bretons d'Amérique, c'est juste ici; et en vidéo, c'est là !
Retrouvez nos antisèches sur la région Bretagne : des pistes et infos utiles pour vous aider dans vos recherches.