Le destin de Jeanne Crossonneau Rossignol, Fille du Roi - Chapitre 4. C’est le grand départ, direction la Nouvelle-France… à bord de La Nouvelle-France.
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Jeanne embarque en 1670 à bord du navire La Nouvelle-France, comme un pied de nez à sa nouvelle vie à venir. Ce navire appartient à Pierre Gaigneur, gendre d’Antoine Grignon, avec qui il fonde la compagnie marchande Gaigneur-Grignon. Il sera à la tête de la compagnie jusqu’en 1673. Le capitaine du navire est Alain Durand, un marin averti originaire de La Rochelle. Il est aux commandes de La Nouvelle-France depuis 1668. Ce voyage sera son dernier sur ce navire avant de repartir en 1675 sur la Grande Espérance.
La Nouvelle-France part pour le Québec avec 250 tonneaux, 128 Filles du Roi (dont certaines parties de Dieppe, un des plus gros contingents) et 100 engagés. Le 5 mai 1670, les navires pour le Canada et l’Acadie sont encore au port pour cause de mauvais temps, mais ils ne tarderont pas à larguer les amarres quelques jours plus tard.
Quand vient le moment tant attendu du départ, les Filles du Roi à bord de La Nouvelle-France font leurs adieux à la France, à leur vie passée. Les mouchoirs et les chapeaux s’agitent sur le quai et se font de plus en plus petits. L’émotion est vive !
Navire en route pour la Nouvelle-France - Source : Navire venus en Nouvelle-France
Chacun tente de trouver sa place sur ce grand voilier. On s’affaire à ranger les coffres dans des cabines étroites et sombres, les matelots suivent les ordres, grimpent aux cordages, chantent et manoeuvrent en direction de l’autre bout du monde. On ne sait jamais combien de jours durera la traversée, 3 longs mois en moyenne mais parfois moitié moins, tout dépend de la météo et des rencontres en mer. On craint de tomber sur des pirates, sur des Anglais ou de subir une tempête et de mauvaises vagues.
Entre les rats, les poux, les puces… la vie à bord n’est pas facile. Après quelques temps en mer, l’eau commence à se faire rare, elle est rance. Certains boivent du vin le matin, c’est tout ce qu’il reste de consommable. On mange du poisson séché, des pois et fèves séchées et des biscuits secs. On craint le mal de mer, la maladie ou pire, une épidémie. Les malades sont isolés pour ne pas contaminer l’équipage ou les filles à marier. On vit au rythme des prières, de l’office de la messe donné par le prêtre, on joue aux cartes pour tuer le temps. Jeanne imagine sa vie à venir, portée par l’océan, avec pour seul espoir que La Nouvelle-France la mène à bon port, au plus vite.
A demain pour la suite de notre Challenge AZ et de notre histoire d'ancêtre grand format : Le destin de Jeanne Crossonneau Rossignol, Fille du Roi.
Maud de Geneafinder