Neuville, mon beau village - L'histoire d'une Fille du Roi

Le destin de Jeanne Crossonneau Rossignol, Fille du Roi - Chapitre 13. La vie de Jeanne à Neuville suit son cours...

Neuville, mon beau village - L'histoire d'une Fille du Roi


Temps de lecture : 2 min


NEUVILLE, GRENIER DE LA NOUVELLE-FRANCE

Jeanne est installée depuis cinq ans déjà à Neuville, le bon moment pour revenir un peu sur l'histoire du village. Neuville ou "Neufville" voit s'installer ses premiers colons en 1667. A l'époque, le village est plus connu sous le nom de "Seigneurie de Dombourg", nom donné en l'honneur de Jean-François Bourdon (Dombourg étant l'anagramme de Bourdon), fils de Jean Bourdon à qui le roi concéda ces terres en 1653. Jean-François Bourdon était un navigateur expérimenté. Il naviguait à bord de ses navires de commerce entre La Rochelle, les Antilles et Québec.

En 1668, on y construit un moulin seigneurial. Ce moulin à vent sera d'ailleurs la première "industrie" de Neuville. Les terres y sont tellement riches, le rendement tellement bon que la Seigneurie est très vite surnommée "le grenier de la Nouvelle-France". Bien plus tard d'ailleurs, en 1717, les récoltes de Neuville permettront d'endiguer la disette de la ville de Québec. Aussi, en 1670, les pierres calcaires de la Seigneurie seront utilisées dans la construction de bâtiments de la ville de Québec. Neuville est relativement proche de Québec grâce à sa position sur le fleuve. Aux vues de toutes ces qualités, le village attire de nombreux colons et comme je le disais précédemment, Anne Gasnier, femme du Seigneur Bourdon s'est donnée pour mission de faire venir de nombreuses Filles du Roi à Neuville.


APRÈS JACQUES FORGET, URBAIN FOUQUEREAU

En 1675, Jeanne, son mari Jacques et ses trois enfants font partie des quelques 300 habitants du village, pour 70 familles. Comme beaucoup, ils vivent de l'agriculture, peut-être même de la pêche à l'anguille ou de la traite de fourrures. 

Malheureusement le sort de Jeanne ne sera pas bien plus joyeux qu'avec Charles Petit, son premier mari. Jacques Forget décèdera à la fin de l'été 1676, après moins de 3 ans de mariage, à 34 ans. Le petit Jean-Baptiste se retrouve lui aussi orphelin de père et Jeanne est à nouveau dans une situation bien délicate.

Quelques semaines plus tard, Jeanne signe un nouveau contrat de mariage. Nous sommes le 7 novembre 1676, ce contrat lie Jeanne à Urbain Fouquereau, un habitant de Neuville également. Les deux époux se marient en l'église Saint François de Sales à Neuville le 28 décembre suivant. C'est Monseigneur Cyprien Dufort, missionnaire du séminaire de Québec qui célèbre la noce. A l'époque, des missionnaires de Québec offrent les services de la religion dans l'église-chapelle construite en 1669.


Acte de mariage d'Urbain Fouquereau x Jeanne Grossonneau

Acte de mariage d'Urbain Fouquereau x Jeanne Grossonneau - Source : FamilySearch - Quebec, Catholic Parish Registers, 1621-1979


Jeanne a 26 ans, Urbain, 23 ans. Il serait né en 1653 à Continvoir, dans l'Indre-et-Loire de l'union de Jean et Renée Bataille. Lui aussi, héritera de la terre que Charles Petit a d'abord léguée à Jeanne. Peut-on espérer pour Jeanne qu'elle pourra profiter plus longtemps de son troisième mari ?


A lundi pour la suite de notre Challenge AZ et de notre histoire d'ancêtre grand format : Le destin de Jeanne Crossonneau Rossignol, Fille du Roi.


Maud de Geneafinder

Ces articles que vous pourriez aimer